Demander les restes d’un repas non consommé au restaurant n’est pas une pratique très populaire en France. Ce geste économique et écologique est pourtant très courant dans de nombreux pays. L’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie a décidé de pousser les Français à oser réclamer leurs doggy bags.
Qu’est-ce qu’un « doggy bag » ?
Littéralement « sac pour chien« , le Doggy Bag permet de rentrer du restaurant avec les restes d’un bon repas, emballé dans un sac. Cette pratique, très répandue dans le monde, tarde à se faire connaître en France. Si cela porte ce nom, c’est parce que la politesse voudrait que les restes rapportés du restaurant soient à destination du chien de la maison. Et pourtant, les restes emballés dans des doggy bags sont généralement consommés par des humains. En y réfléchissant bien, il est logique de vouloir éviter que le repas préparé au restaurant ne finisse à la poubelle. Pourtant, selon un sondage réalisé par la DRAAF (Direction régionale de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt) de Rhône-Alpes, 70% des sondés n’ont jamais osé réclamer leurs restes.
Le doggy bag : la solution de l’Umih
Pour inciter les Français à enfin oser utiliser le doggy bag, l’Umih (l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie) a signé un partenariat avec une startup française qui fabrique des emballages pour les restaurants. La fameuse startup, TakeAway, fabrique depuis 2014 des emballages en carton microondable, pour les personnes qui n’ont pas fini leur assiette. L’entreprise d’emballages propose aussi un sac spécial, pour ceux qui veulent emporter leur bouteille de vin. TakeAway travaille déjà avec une quarantaine de restaurateurs de la région Rhône-Alpes. Le partenariat mis en place avec l’Umih, va permettre à l’entreprise de proposer ses emballages à 40.000 restaurants et 10.000 hôtels.
Pourquoi adopter le doggy bag ?
Le doggy bag n’est pas juste une astuce pour pouvoir manger ses restes chez sois, ou pour finir sa bouteille de vin à la maison. De véritables enjeux écologiques poussent les différents acteurs de l’hôtellerie à mettre en place ces solutions anti-gaspillage.
Le doggy bag contre le gaspillage
La Commission européenne déclare que les restaurateurs sont responsables de 14% des déchets alimentaires. Avec la loi « biodéchets« , les restaurateurs qui servent plus de 150 couverts par jour et qui produisent plus de 10 tonnes de déchets alimentaires par an seront contraints de valoriser et de trier leurs déchets. Cette solution de doggy bags, mise en place par l’Umih, permettra donc aux restaurateurs de limiter leur production de déchets. À l’instar des marques de grande distribution, comme Carrefour ou Monoprix, qui s’engagent à distribuer des produits « laids » pour limiter le gâchis alimentaire, les restaurateurs se lancent dans la lutte contre le gaspillage. À l’heure où le gaspillage alimentaire atteint des sommets, il est important que des solutions soient mises en place à chaque niveau pour réduire notre production de déchets.